Bonjour,
Vous savez surement que pour le thé, il n’y a pas d’appellation d’origine protégée ou contrôlée, du moins pas encore, donc le même thé peut porter différents noms plus ou moins explicites. Alors comment s’y retrouver dans tous ces types de thés ?
Il est possible d’aborder le sujet en en voyant de toutes les couleurs pour cela, vous pouvez vous référer à l’article : Découvrez les 6 couleurs de thé !
La théorie dit qu’il est possible de produire toutes les sortes de thé à partir du même arbre (Camellia sinensis) et donc de la même feuille (notre fameuse petite Théa) …
Photo de Ashwin Kamath
Cependant dans la pratique, les différents types ou familles de thé ont été créés au fil du temps et des expériences …
Nous vous proposons ici une vision un peu plus culturelle et historique qui vous permettra de comprendre les différents types de thés, et l’origine de ceux-ci. Nous vous emmenons donc en voyage dans le temps et dans l’espace …
En route vers l’Asie..
1re escale : la Chine, le berceau du thé !
Le berceau du thé est la Chine et cela depuis l’antiquité ! la plus ancienne légende sur le thé datent de 2737 av J-C et les premiers écrits relatant l’utilisation de feuilles de thé du XIe siècle av. J-C. D’abord utilisé dans la pharmacopée, il est dès le IIe siècle av. J-C considéré comme une boisson à part entière.
La manière de consommer le thé a évolué avec les différentes dynasties. Il est possible de distinguer trois âges du thé :
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De 618 à 907 : dynastie des Tang –> l’âge du thé bouilli
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De 960 à 1279 : dynastie des Song –> l’âge du thé battu
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De 1368 à 1644 : dynastie des Ming –> l’âge du thé infusé.
L’histoire du thé étant si longue en Chine, il est logique que ce pays propose la plus grande variété de types de thés. En fonction des régions, vous trouverez :
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thé blanc
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thé vert
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thé jaune
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thé oolong = wulong = semi-fermenté = bleu-vert
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thé rouge appelé thé noir en occident
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thé noir = Pu Er = thé sombre
Et chaque province de Chine a sa spécialité, en fonction du climat et du cultivar, ces conditions seront ainsi plus propices à la production de tel ou tel type de thé.
2e escale : le Japon, le pays du thé vert !
Le thé fut introduit au Japon par l’intermédiaire des moines bouddhistes ayant séjourné en Chine. En effet, cette boisson était consommée afin de rester éveillé pendant la méditation. Ce serait le moine Saicho, qui au IXe siècle aurait le premier rapporté du thé d’un de ses voyages.
Il faudra attendre 1191 pour que le moine Eisai revienne de Chine avec des graines de Camellia sinensis. Les premiers théiers furent plantés dans la région de Fukuoka. Mais il n’apporta pas que les graines mais également la méthode de préparation qui régnait en Chine sous la dynastie des Song : le thé battu. Les japonais ont conservé cette méthode mettant en scène le célèbre Matcha qui signifie “thé en poudre”.
Au XVIe siècle, Sen No Rikyu réalisera la codification de la cérémonie du thé : le Cha no yu.
De 1641 à 1853, le Japon fut coupé du monde. Durant ce temps, de nouvelles techniques uniques de transformation furent développées telle que la dessication des feuilles à la vapeur. Ce savoir-faire unique donne leur typicité aux thés verts japonais qui présentent des notes caractéristiques d’herbe fraiche et iodées.
Le Japon est le pays du thé vert. Très peu d’autres couleurs sont produites dans l’archipel. Et il ne faut pas se fier aux apparence car bien que le Hojicha apparaisse brun, il s’agit tout de même d’un thé vert mais …grillé !
3e escale : Taiwan, l’île aux multiples influences a choisi bleu-vert !
L’histoire du thé à Taiwan commence au XVIe siècle avec les Hollandais qui commencent à y développer le commerce du thé.
A la fin du XVIIe siècle, les Chinois récupère l’île et apportent leurs plants de théiers ainsi que leurs méthodes de production et de transformation.
Entre 1895 et 1945, sous l’occupation japonaise, Taiwan produit principalement du thé noir afin de ne pas concurrencer la production de thé vert du Japon. C’est au tour des Japonais d’y apporter les plants et d’y développer la mécanisation de la transformation.
A la fin de la seconde guerre mondiale, les Chinois reprennent possession de Taiwan, y développent la production de thé vert réservée à l’exportation. Cependant vers 1970, le marché international ne joue plus en faveur de l’archipel, les taiwanais se tournent vers le marché intérieur et produisent du thé bleu-vert en misant sur la qualité et non la quantité.
Les thés de Taiwan sont souvent appelés thés de Formose. “Formosa” signifie “la belle” en … portugais ! Et oui, à la fin du XVIe siècle, avant les Hollandais, Taiwan fut occupée par les Portugais qui l’avait ainsi nommée .
4e escale : l’Inde ,le pays du thé noir !
L’histoire du thé en Inde commence en 1823 avec la découverte de théiers sauvages dans la région d’Assam (Camellia sinensis var. assamica) par le britannique Robert Bruce. A cette époque, les Britanniques possédaient de nombreux comptoirs en Inde et étaient déjà de grands consommateurs de thé. Ils cherchaient depuis longtemps un moyen de développer la production de thé en Inde afin de contrer le monopole chinois. Cependant cette découverte n’était pas suffisante, il leur manquait encore le savoir-faire.
Les deux guerres de l’opium menées par les Britanniques en 1840 et 1856 leur ont permis de desceller les secrets de la production de thé. C’est en 1848 que l’Ecossais Robert Fortune, déguisait en marchand chinois s’introduisit en Chine et démystifia le processus de transformation pour la production de thé noir si prisé en occident.
De grands jardins virent ainsi le jour d’abord dans la région d’Assam puis plus en altitude sur les fameux plateaux de Darjeeling. La spécialité des plantations en Inde fût et reste le thé noir. Les Indiens ont su garder cette dynamique impulsée par les Britanniques et encore aujourd’hui, l’Inde est un des grand pays producteur de thé noir, reconnu aussi bien pour la quantité que pour la qualité.
5e escale : Ceylan, du Café au Thé !
Jusqu’en 1869, le Sri Lanka était un grand producteur de café. Cependant, cette année-là, un champignon parasite est venu ravager toutes les plantations de caféiers de l’île. Le thé s’est alors présenté comme un parfait substitut du café. Le système agricole déjà bien en place a permis un développement très rapide de la production et de l’exportation de thé noir principalement. Trente ans plus tard, la culture du thé a explosé grâce à l’influence de Thomas Lipton qui avait investit dans de nombreuses plantations afin de produire en grande quantité et à moindre coût du thé destiné à l’industrie du sachet naissante.
Traditionnellement, pour la dénomination des thés du Sri Lanka, il convient d’utiliser le nom d’origine de l’île : on parlera alors de thés de Ceylan.
Il existe bien sûr de nombreux autres pays dans le monde où les différentes plantations de thé donnent encore de nouveaux types de thé tel que le Népal, le Vietnam, certains pays d’Afrique ou du moyen orient. Ils feront surement l’objet d’autres articles à venir.
Et vous quel est votre type de thé préféré ? Dites-le nous dans les commentaires !
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